Compte rendu de la réunion des linguistes du 12 octobre 2013

Compte rendu de la réunion des linguistes du 12 octobre 2013
Lycée Saint-Louis, Paris 14h15-16h30

Cette rencontre a réuni une soixantaine de professeurs de CPGE au laboratoire de langues du lycée Saint-Louis, avec lequel l’UPLS est liée par une convention annuelle de location ponctuelle de salle.

Après accueil et installation des participants, le président communique à l’assistance des informations toutes récentes concernant l’évolution de certains concours.

Nouvelle épreuve du concours Agro (pour le concours 2015)

Cette réforme à été voulue par la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche du Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, qui s’était engagée dans une démarche visant à mieux évaluer les compétences des candidats dans les concours d’entrée dans ses différentes écoles. Au départ, la volonté était de purement et simplement supprimer les épreuves écrites de langues, comme au concours G2E, pour ne garder qu’une évaluation orale de l’anglais ; l’UPLS a plaidé pour le maintien d’une épreuve écrite dans les langues qui peuvent actuellement être choisies par les candidats, et a proposé un modèle de sujet qui a convaincu la DGER de conserver ce type d’évaluation, mais uniquement pour l’admission. La première proposition de sujet comprenait un thème grammatical, une épreuve de compréhension écrite de type QCM et un essai. La responsable des langues au concours Agro, ainsi que l’UPLS, avec le concours du groupe des langues de l’inspection générale ont réussi à faire évoluer cette première maquette vers quelque chose de plus consistant, et applicable à sept langues désormais ; l’épreuve écrite comportera un thème journalistique de 150 mots, une question de compréhension (en 120 mots maximum) et un essai (en 200 mots) . La nouvelle épreuve écrite est dans son esprit et dans son format semblable à celle proposée au Concours Mines-Ponts, mais en 2 heures (au lieu d’une heure et demie). L’anglais reste obligatoire, évalué à l’écrit et à l’oral, et les autres langues (allemand, espagnol, italien, portugais, arabe, russe) deviennent facultatives et sont désormais uniquement évaluées à l’écrit, les notes supérieures à la moyenne étant prises en compte pour l’admission. Par ailleurs, il est spécifié que le texte servant de support aux exercices de compréhension et d’expression aura un ancrage clair dans l’aire linguistique des pays concernés et portera sur des thèmes variés. Il est à noter qu’il pourrait aussi y avoir deux courts articles servant à la partie compréhension, ce qui permet d’entraîner les étudiants à l’exercice de synthèse. Un sujet zéro a été donné et sera mis en ligne par le service du concours, pour servir de modèle aux autres langues.

À une question sur la place des LV2, il est répondu que les concours ne raisonnent pas en termes de LV1 et LV2 mais en termes de LV obligatoire (anglais) et facultative (autres langues). Au concours Agro, la langue facultative est à l’écrit uniquement. À l’oral, il n’y a plus qu’une épreuve d’anglais.

En ce qui concerne les conséquences de cette réforme sur les services des professeurs, il semble que les situations soient très différentes d’un établissement à un autre. Dans tel lycée, les services n’ont pas été modifiés cette année. Dans tel autre, des d’heures d’allemand et d’espagnol ont été supprimées, ou encore des heures de LV1 ont été transférées sur des groupes de LV2 allemand ou espagnol.

Nouvelle épreuve du concours Polytechnique

Pour rappel, la nouvelle épreuve comprend une synthèse de documents ainsi que la rédaction d’un texte d’opinion, le tout en 4 heures.

Le point positif est que cette nouvelle épreuve est d’un haut niveau, ce qui peut avoir un effet d’entraînement sur d’autres concours qui seraient tentés de baisser les exigences pour des questions de réduction de coûts.

On peut cependant s’interroger sur le volume de rédaction demandé (plus de 1000 mots en 4 heures), Polytechnique en demandant deux fois plus que Centrale. S’agit-il d’une course à la performance ? Le jury répond qu’il n’a pas le sentiment de prendre les professeurs et les candidats en défaut de capacité d’adaptation.

Cette réforme ne concerne que MP-PC et pas PSI ni BCPST.

L’UPLS a demandé qu’un sujet zéro soit publié, mais pour l’instant rien n’a été proposé.

Parole est donnée à l’assistance pour des échanges sur des sujets divers.

Questions diverses

Effectifs

L’anglais obligatoire et la suppression des autres langues à l’écrit de certains concours risquent de causer des sureffectifs dans les groupes d’anglais. Dans certains lycées, des classes ont été dédoublées (2 classes de 48 = 3 groupes d’une trentaine). Une collègue fait toutefois remarquer que les heures d’informatique ont souvent tendance à bloquer les emplois du temps et à empêcher les dédoublements.

Mais là encore, chaque lycée est libre de repartir sa DHG de la façon dont il l’entend. Il est donc conseillé de bien vérifier que la répartition des heures correspond bien au nombre d’heures prévues dans les textes officiels.

Il convient aussi de veiller à ce que tous les élèves soient traités de la même façon et de ne pas accepter que certains élèves meilleurs que les autres aient moins de colles.

Élèves “bi-langues”

Des collègues expliquent que ces élèves ont suivi deux langues à égalité depuis la sixième et réclament de faire deux langues et d’avoir le même nombre d’heures de colles dans les deux langues. Là encore, tout dépend des arrangements locaux.

Est aussi évoqué le cas des élèves ayant suivi le cursus Abibac et qui sont maintenant obligés de passer une épreuve écrite obligatoire en anglais.

ATS

Monique Rébillon nous apprend que le concours ATS a décidé de rendre l’anglais obligatoire et de supprimer les autres langues.

Synthèse de documents en langue étrangère: premier bilan d’étape

Une collègue fait remarquer que l’épreuve de synthèse ne permet pas d’affiner les résultats, alors qu’à Mines-Ponts on peut noter au quart de point. Centrale à par ailleurs annulé l’obligation pour les correcteurs de tenir des moyennes et des écarts types, les notes étant retravaillées informatiquement. C’est peut-être une tâche professionnelle utile, mais ce n’est pas une bonne épreuve de concours. Il y a un décalage entre les objectifs et les résultats. Il apparaît aussi que dans beaucoup d’écoles d’ingénieurs, on ne fait pas faire de synthèses aux étudiants car les intervenants ne sont pas rémunérés d’une façon qui permette de leur demander de corriger ce genre d’exercices. Un autre collègue fait d’ailleurs observer qu’en ayant travaillé vingt ans dans des entreprises industrielles, on ne lui a jamais demandé de faire de synthèse. Il est aussi suggéré que de futurs cadres ne peuvent pas se contenter de résumer les idées des autres et qu’on devrait plutôt les encourager à développer leur propre argumentation.
D’autres collègues pensent qu’il peut être dans un premier temps plus formateur d’assumer les idées des autres que de produire un texte truffé de banalités.

Des membres du jury de Centrale expliquent également qu’une grille très précise de notation a été donnée, que tout le monde peut utiliser et qui permet de ne pas se tromper dans la notation. Mais il est vrai que l’ordinateur rajuste les notes.

La notation de Centrale est cependant perçue par certains collègues comme aléatoire. Les supports ayant servant à l’élaboration du sujet de synthèse d’anglais 2013 n’ont pas fait l’unanimité. Des collègues du lycée Saint-Louis ont écrit une lettre de réclamation à ce sujet et n’ont pour l’heure obtenu aucune réponse.

En allemand, la notation semble avoir été plutôt généreuse lors du concours 2012, première année d’épreuve, alors que cette année la notation semble avoir été plutôt sévère.

Quelqu’un trouve que la notation avantage les élèves faibles et semble désavantager les bons. Un membre du jury précise que le concours a la volonté de choisir des sujets non conventionnels pour que les élèves n’essaient pas de restituer ce qui a été fait dans l’année.

L’UPLS transmettra ces remarques au jury de Centrale lors de la réunion bilan du concours 2013 qui aura lieu le 28 novembre prochain.

Rémy Boulard conclut cette rencontre en remerciant les participants et en communiquant à l’assemblée une information transmise par l’APHEC destinée aux professeurs agrégés hors-classe depuis 2009 enseignant en CPGE, suite à un arrêt du conseil d’Etat du 3 juillet 2013 qui ouvre la voie à une possible revalorisation du taux de rémunération de leurs HSA ; les collègues membres de l’UPLS qui se trouveraient dans ce cas sont appelés à se faire connaître auprès du président, qui leur transmettra les informations utiles dont il disposera.

La réunion se termine vers 16h30.

Compte rendu rédigé par Christophe Repplinger

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